mercredi 14 septembre 2011

L'héritage de l'Armoire aux Herbes



L’HÉRITAGE DE L’ARMOIRE AUX HERBES

PAR DANIÈLE LABERGE ET HÉLÈNE LABERGE

Recettes, savoir-faire et guide santé
Compendium pour savoir quand et comment fabriquer des produits d’herboristerie et les utiliser avec succès
Il contient l’essence de ce qui a fait le succès de L’Armoire aux Herbes durant près de 30 ans, incluant la méthodologie et les recettes des produits d’herboristerie traditionnelle qui y ont été fabriqués.
 Des milliers de personnes et de thérapeutes les ont utilisés avec
succès. Le contenu du populaire Guide de santé de L’Armoire aux Herbes, qui a été vendu à plus de 9000 exemplaires, est intégré dans cet ouvrage.
Format : 8,5” H x 7” L | 412 pages


Disponible dès maintenant sur le site web de l’Herbothèque

http://www.herbotheque.com/products-page/

« Lorsque la décision fut prise de fermer l’Armoire, une idée me vint, une étape importante de clôture de ce beau projet. Je devrais assembler un document dans lequel nous partagerions toutes nos recettes, en détails, toutes nos procédures de récoltes, séchage et fabrication pour les nombreux produits qui ont tissé notre réputation et fait leurs preuves pendant trois décennies. Une façon pour nous d’assurer la continuité d’une approche qui mérite de vivre encore longtemps… Grâce à ce compendium, de nombreuses personnes pourraient bénéficier de nos expériences, soit en faisant leurs propres produits ou en supportant des herboristes qui les fabriqueraient en région, et les rendraient directement disponibles aux clients et thérapeutes de leur entourage, sans étalages dans les magasins, sans se taper la lente, lourde et coûteuse démarche gouvernementale. Ce document ferait passer à la tradition le témoignage vivant et les trésors de l’Armoire aux Herbes. Le legs de l’Armoire aux Herbes se veut bien davantage qu’un compendium technique de bonnes recettes herbales éprouvées, quoique les formules qui ont bien servi ses clients et amis en fassent très certainement partie. Les libérer et les offrir à toutes les personnes qui auraient envie de les reproduire ou de les faire reproduire par d’autres dans l’espoir d’aller mieux me semble une galante façon de répudier les réticences gouvernementales à leur égard. Une façon aussi de contribuer à encourager l’herboriste à créer ses remèdes et à les offrir à ses proches avec confiance.
Mais comme les témoignages que vous pourrez lire dans le livre l’indiquent clairement, c’est bien autre chose que des produits d’herboristerie qui ont touché le cœur des gens qui furent associés, de près ou de loin, à l’Armoire aux Herbes. Ce qui a été transmis, ce qui a été reçu, c’est l’approche consciente de cette petite entreprise à échelle humaine, l’amour et le respect de la vie qui furent à la base de mille petits gestes quotidiens permettant l’éclosion de tels produits. Qu’il s’agisse de cueillir des fleurs une à une, au moment parfait pour en recueillir l’intention, de ramasser les semences de centaines d’espèces tous les ans afin de permettre une sélection conduisant à toujours plus de vie, de se préoccuper de la beauté bien davantage que du profit, d’ouvrir les jardins afin que la guérison subtile s’y opère, tout à l’Armoire était éminemment sacré. » (Danièle Laberge)

Parfums, saveurs et couleurs d’un début d’automne enlevant
Bouquet d'automne


Il a gelé dimanche dernier, jour de pleine lune de septembre. C’est ainsi. Ce premier grand coup de froid « trompette » aux plantes qu’il est déjà temps de se rapatrier, grand temps de faire ses semences et de ramener ses réserves dans les racines, du moins si on est assez vivace pour envisager un retour l’an prochain.  Il signale aussi aux jardiniers qu’il faut se hâter de récolter les derniers légumes fragiles et démarrer les travaux d’automne. Les chenilles sont un rappel des froids qui accourent, tout comme le sont les chats qui redoublent d’ardeur chasseresse afin de prévenir l’exode des petits rongeurs vers les vieilles maisons de campagne si alléchantes en ce temps de l’année. Je me souviens qu’ici, immanquablement, les premiers gels venaient en août et ce jusqu’aux trois dernières automnes. Quelques semaines de plus, quel merveilleux répit! Surtout lorsque l’été a été écourté par un printemps froid qui n’en finissait pas et des nuits qui n’ont transpiré de chaleur qu’à quelques reprises cet été!   


Grâce aux pluies abondantes des dernières semaines, le vert est encore bien vert. Au potager, l’abondance règne et les cadeaux de la terre se multiplient. J’achève la transformation des légumes du potager que je prévois minutieusement afin de ne pas me retrouver avec des surplus au printemps suivant. Mes congélateurs sont pleins à craquer, mon séchoir n’a pas dérougi, les pots de conserves brillent de promesses gustatives biodynamiques. Au jardin, les haricots continuent de manifester une ferveur incessante à tel point que j’ai décidé de laisser toutes les fèves grimpantes, dont les Gold Mary que nous affectionnons particulièrement, remplir leurs longues cosses de semences pour l’an prochain. Les zucchinis, comme toujours, produisent bien davantage qu’on anticipait. Les cornichons qui de plus en plus remplacent chez moi les concombres, plus exigeants en chaleur et plus envahissants dans ma petite serre, nous offrent des récoltes quotidiennes. Et vive le compost quand les amis et la famille sont outrancièrement comblés…

Nous avons déterré les pommes de terre la semaine dernière. Vendredi, nous avons détaché les courges d’hiver de leurs vignes. Nous aimons particulièrement les petites Delicata, dont le goût de patate sucrée nous enchante. Les oignons sont étendus sur des treillis dans un bâtiment sombre et sèchent leurs collerettes. Bientôt, ils rejoindront en sacs de filet les échalotes françaises et l’ail qui pendent déjà sur les poutres au deuxième étage de la maison. La petite serre est chauffée quand les nuits se font trop fraîches et les tomates continuent de mûrir, sur les plants comme sur des plateaux dans la maison. Dès qu’il y en a assez de bien tendres, je les mets en pots. Nous avons déjà mis en conserve notre merveilleuse crème de tomates, plus de 60 pots.

Les choux d’hiver sont tellement lourds que j’en offrirai plusieurs à mon amie Chantal, la championne de la choucroute lacto-fermentée en échange de quelques bons petits pots. Parlant de lacto-fermentations, mon gros croc à joint d’eau a cessé de glouglouter. Mardi, ça fera trois semaines que j’y ai mis à fermenter un mélange de carottes et d’oignons. Il sera temps d’ouvrir, d’empoter et de descendre le tout au frais dans ma cave/caveau. Sur le comptoir de la cuisine, un pot de fèves jaunes émincées fermente allègrement depuis deux semaines. Les jus de carottes et les betteraves râpées font leur apparition et les poireaux agrémentent les repas, comme les pommes, évidemment. Ah! Les pommes! Des merveilles! Elles ont fourni de nombreux pots de compote savoureuse et des petites gelées aromatisées aux herbes et autres fruits qui en plus de nous sucrer le bec, feront des superbes cadeaux. Mes ronces ont commencé cette année à donner assez de mûres pour qu’il en reste à ramener à la maison après un dessert pris directement devant les plants. Les ronciers odorants rivalisent de saveur eux aussi. Les vignes, encore jeunes, ont quand même donné plusieurs belles grappes de petit raisin tendre et savoureux. Quant au maïs,  c’est un régal tout aussi sucré et croquant (craquant!) que les fruits de fin d’été.

Ce n’est pas tout de bien manger, il faut aussi penser à se soigner et à hausser ses vibrations en se remplissant le cœur de beauté. À ce titre, on n’est pas en manque en septembre. Malgré l’envahissement des parcelles, mon armoire aux herbes domestique est bien garnie. Je viens de faire la teinture-mère de withanie, cet excellent anti-inflammatoire et de racine de patience crépue, ce dépuratif puissant. Il ne me reste maintenant à faire que quelques petits pots de plus: guimauve, hydraste du Canada, bardane. J’attends que ce soit aussi le temps de diviser ces plantes pour faire d’une pierre deux coups. Mes îlots près de la maison sont de plus en plus à l’ombre à mesure que croissent les arbres. Astilbes, fougères et actées y prendront leur place. Lors de la grosse tempête de pluie et vent, le houblon s’est décroché de la cabane à hirondelles pourpre qu’il atteint malgré la hauteur démesurée du poteau. Qu’à cela ne tienne. La récolte a été facilitée, puisque les plus belles fleurs se trouvaient en haut.
Les sureaux blancs sont noirs de fruits qui font courber l’échine à tous ces grands arbustes. Les oiseaux s’en donnent à cœur joie et leurs déjections en planteront partout. Ce qui maintenant me fait plaisir. On a tellement dû en désherber du temps de l’Armoire… Les cynorrhodons sont abondants et géants. En tisanes, ils partageront leur vitamine C cet hiver. La mélisse est en fleurs, tout comme l’hysope à l’anis. Le vitex, que jamais rien ne perturbe, est éclatant. L’astragale est ravissant alors qu’il se couvre de fleurs et de cosses. Quand au persil, il a fait et continue de faire une croissance endiablée. On ne dirait même pas qu’on en a récolté et consommé tout l’été. Chaque jour, j’ai des surprises. Hier, j’ai aperçu dans ce qui fut le jardin rond, un beau plant d’échinacée « Double decker ». J’ai aussi pu constater que la busserole, pour qui nous avions toujours peiné, cherchant à lui offrir le sol sablonneux qui lui convient, s’est glissée hors de son lit et tapisse maintenant joyeusement l’asphalte de l’entrée.
  
Pour ce qui est de se remplir le cœur et les sens de beauté, ce n’est pas un problème. Le parfum anisé des fenouils m’accueille au petit matin, et de soir comme de nuit, les grandes actées embaument l’air frais de relents quasi tropicaux. Les toiles d’araignées aux tessitures complexes, sont impressionnantes dans le brouillard qui précède la lumière vive du jour. Les sauterelles animent les buissons et je ne me lasse pas de les prendre en photos. Elles me regardent dans les yeux quand je les surprends ou qu’à leur tour, elles me font sursauter. Que dire de la magnificence des anémones d’automne qui s’unissent aux grandes impatiences pour créer des spectacles de voltiges en hauteur. Comme les insectes pollinisateurs, j’apprécie l’extravagance des asters sauvages alors que s’éteignent déjà les verges d’or.

Il est temps de déballer les monnaies du pape. Une capsule de soie glissée dans votre portemonnaie, le gardera bien garni toute l’année, si on en croit la tradition. Pourquoi pas? Les lanternes chinoises se sont maintenant colorées d’oranger, tout comme les fruits des sorbiers des oiseaux, Les feuilles de vinaigrier ont commencé à se parer de feu et leurs fruits sont fin prêts à récolter pour les éventuels maux de gorge ne résistant pas à la tisane au goût acidulé qu’ils procurent. Les quelques tournesols qui voisinent le maïs au potager ont atteint des tailles impressionnantes, tout comme les raisins d’Amérique. Les glories qui ont grimpé sur l’arche du potager se cherchent des nuages auxquels s’accrocher. Elles auraient encore de l’énergie pour monter plus haut.
  
J’ai cueilli hier les derniers glaïeuls. Mes bouquets se parent d’automne : œillets d’inde, centaurées bleuets, hydrangées, viorne à fruits bleus ou rouges, châtaignes, marrons, cosses de féviers. Sans oublier les dernières roses de l’été, « à nulle autres pareilles » et les minuscules lis crapaud (Tricyrtis spp), ces vivaces au feuillage caduc très rustiques. Leurs fleurs en étoile mouchetées de pourpre, beige et rose ressemblent à des orchidées délicates.
Quant à assurer la postérité des plantes, ça semble se faire tout seul quand on ne désherbe pas tout ce qui choisit de pousser. Déjà, c’est le retour des pavots, des camomilles, des mauves, des calendules des champs, de l’aneth. Les nouvelles pousses périront, mais il restera bien assez de graines dans le sol pour qu’il en émerge tout plein le printemps venu. Je laisse donc se ressemer librement les digitales, guimauves, cataires, grandes camomilles, fenouils bronze, centaurées, échinacées, grandes impatientes, myrrhes odorantes, pigamons, nicandras, aigremoines, vipérines, anchuses, etc.

Je répands même des poignées de leurs semences afin de faciliter le travail de la terre et de les introduire ici et là dans mes jardins devenus champs fleuris. J’ai rentré au chaud les plantes en pot qui vivront l’hiver avec moi : amaryllis, romarins, camélia, laurier sauce, etc. J’ai récolté les graines dont j’aurai besoin pour les semis sous verre de basilic sacré, belle de nuit, calendule blonde, gloxinia grimpant, etc.

Les oiseaux mouches viennent tôt le matin et demeurent tard aux abreuvoirs. Les nuits se font longues et froides. Ils partiront bientôt.

Dans les semaines qui viennent, il faudra tailler et attacher les framboisiers, lever les bulbes d’été ne pouvant survivre à nos hivers, qu’on cultive comme des annuelles, rabattre les vivaces, planter l’ail et les échalottes françaises. Il faudra… On devra… Mais pas aujourd’hui.


Aujourd’hui, l’air est doux et il reste du temps pour une promenade avant que tombe la nuit. J’y vais!


Vous pouvez m’envoyer vos courriels à danielelaberge@hotmail.com
Si vous voulez être informés lorsque je mets des nouveaux textes ou change des éléments du blogue, laissez-le moi savoir soit par un commentaire, en devenant membre du blogue ou par un courriel et vous ferez partie de la liste pour ces envois. 



Aucun commentaire: