Les fougères se déroulent en volutes
vertigineuses. Chaque année, elles impriment dans la forme le mouvement
rythmique de leur nature ancestrale, impressionnant et inspirant. J’aime les
visiter et passer du temps avec elles. Elles me parlent de tout ce qui, de la
vie, veut se dire et s’exprimer franchement. La liberté de parole. Un
sujet … brûlant en ces jours de manifestations et de nouvelle loi spéciale 78 … Elles
portent fidèlement la mémoire du lointain passé de la terre, où les plantes
n’avaient pas encore accès aux floraisons et à la production de fruits, mais
seulement au minéral (racines) et à l’éthérique (feuilles). En cela, elles
n’ont pas changé au fil du temps, malgré le fait que leur taille atteignait
alors des hauteurs maintenant inimaginables.
Bientôt, ici, elles auront achevé leur montée et étireront leurs frondes, assurant moiteur et fraicheur à la terre qui les abrite. Une course s’engage entre le muguet et les fougères. Les fougèrent veulent ombrager la terre, mais les muguets, à leurs pieds, ont besoin de lumière pour fleurir.
Les pointes acérées des feuilles du muguet poussent toutes deux du même côté de la tige, comme pour en assurer la force de ponction, et percent allègrement leur chemin. La petite plante, grâce à son rhizome traçant appelé griffe, rame littéralement sous le sol, agrandissant constamment son territoire, ce qui n’est pas pour me déplaire. Je vois déjà apparaître de nombreuses grappes de minuscules clochettes qui se creuseront et blanchiront (ou rosiront) dans les semaines à venir. Le muguet a beau être traditionnellement la fleur du premier mai, ici, il n’atteint sa maturité florale qu’à la fin mai, pour notre plus grande joie. Quelques brins suffiront à griser l’air de nos maisons.
Bientôt, ici, elles auront achevé leur montée et étireront leurs frondes, assurant moiteur et fraicheur à la terre qui les abrite. Une course s’engage entre le muguet et les fougères. Les fougèrent veulent ombrager la terre, mais les muguets, à leurs pieds, ont besoin de lumière pour fleurir.
Les pointes acérées des feuilles du muguet poussent toutes deux du même côté de la tige, comme pour en assurer la force de ponction, et percent allègrement leur chemin. La petite plante, grâce à son rhizome traçant appelé griffe, rame littéralement sous le sol, agrandissant constamment son territoire, ce qui n’est pas pour me déplaire. Je vois déjà apparaître de nombreuses grappes de minuscules clochettes qui se creuseront et blanchiront (ou rosiront) dans les semaines à venir. Le muguet a beau être traditionnellement la fleur du premier mai, ici, il n’atteint sa maturité florale qu’à la fin mai, pour notre plus grande joie. Quelques brins suffiront à griser l’air de nos maisons.
Chaque jour, avec la chaleur qui s’installe enfin, les manifestations de la vie végétale m’encouragent à l’observation
ponctuelle et attentive de leur évolution, si riche d’enseignements et ce
malgré tout ce qu’il y aurait à faire… ailleurs. Le dernier pas du printemps
est le plus rapide. Si on n’y prend garde, on aura manqué quelques numéros
sensationnels du spectacle qui ne reviendra que l’an prochain. Déjà, les
pissenlits et les tussilages passent du jaune éclatant au blanc duveteux de
leurs sphères de graines, les petits visages colorés des pensées sauvages s’harmonisent
avec les gracieuses chélidoines qui hissent leurs candélabres de semences. Les
primevères colorent vivement la rocaille alors que le coucou (primula veris)
dresse ses hampes florales d’un jaune primesautier un peu partout dans les plates-bandes,
même sans avoir été invité à le faire. Coucou ! En voilà un qui porte bien son nom... Qui songerait à s’en
plaindre. Les myosotis et l’aspérule blanche illuminent le sol, remplaçant les
scilles, les chionodoxas et les derniers muscaris si parfumés. Les narcisses
tardives continuent d’embaumer l’air tandis que les jonquilles fanent et que les
tulipes s’ouvrent jusqu’à l’évanouissement, exposant leurs cœurs dressés et
ivres de pollen.
La violette si verdoyante se couvre de fleurs
sucrées d’un mauve profond qui séduisent mes papilles et mes salades. La myrhhe
odorante a créé de l’ombre pour le gingembre sauvage et dresse peu à peu ses
ombelles odoriférantes que l’air chaleureux se charge de faire
circuler jour et nuit. Les vaillantes pulmonaires continuent de fleurir malgré la
chaleur qui fane leurs feuilles faites pour le froid. L’hydraste du Canada est
en fleurs, ainsi que les anémones du Canada, les monnaies du pape, les actées
bleues, les sceaux de Salomon, les trollius et (bien sûr), j’en passe. Les pommiers, pommetiers et cerisiers
s’éclatent sans retenue. L’angélique nourrit sa rosette géante et brillante à même la
moindre ondée.
Mon petit séchoir est rempli de livèche
(appelée aussi céleri vivace ou ache), cette plante grandiose dont les feuilles
au goût prononcé prennent le relai du céleri dans les soupes et sauces des
saisons froides. Aujourd’hui, je ferai peut-être de la teinture-mère d’ortie
Elle est maintenant trop coriace pour la soupe et j’en ferai sécher pour les
moments où la vigueur me manquera au cœur de l’hiver.
Hier, j’ai taillé le basilic dans la serre,
afin qu’il multiplie ses tiges feuillues. Quel délice ! Toutes mes petites
plantules croissent à vue d’œil. Oh ! Je suis bien loin des dizaines de
milliers de plantules qui vivaient en pouponnière, choyées dans la grande serre
de l’Armoire aux Herbes de jadis. Je fais dorénavant des choix limités à
travers les innombrables espèces que j‘aime et ces choix varient d’année en
année. Les quelques petits îlots un peu enherbés autour de ma chaumière ne me
permettent plus d’inviter trop de belle visite en même temps. En plus des fines
herbes, ces incontournables, je m’offre cette fois-ci des belles de nuit, des
calendules blondes, des immortelles des sables, des commélines minuscules, des
balsamines, des tithonias, des pois de senteur, des sauges bicolores de
l’Himalaya et quelques autres. Mes plants de tomates, trapus et solides,
viennent de graduer des caissettes où elles avaient vu le jour au sol bien
réchauffé de mon petit abri végétal. Ils vont maintenant pouvoir se nourrir
abondamment et pousser sans que leurs racines ne soient à l’étroit.
Pendant que je vous parlais amoureusement de
mes amies, le soleil s’est levé. Il va faire très chaud aujourd’hui. Je vais
donc me hâter d’aller me promener pour voir ce que la nuit m’a légué de
merveilles à découvrir. Puis j’ouvrirai les côtés de la serre et fournirai un
arrosage copieux à tout ce petit monde qui va se développer joyeusement
aujourd’hui. Tout comme nous, n’est-ce pas? Bonne croissance!
Vous pouvez m’envoyer vos courriels à danielelaberge@hotmail.com Si vous voulez être informés lorsque je mets des nouveaux textes ou change des éléments du blogue, laissez-le moi savoir soit par un commentaire sur le blogue (n'oubliez pas d'inclure votre adresse courriel dans le message.), en devenant membre du blogue ou par un courriel personnel et vous ferez partie de la liste pour ces envois.
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