mercredi 20 mai 2015

Mai frileux fait espérer l'été...

Le printemps est d’humeur changeante. Il ne se décide pas à s’installer. Les grands feuillus, méfiants, tardent à feuiller. On annonce du gel dans les prochains jours. Hier, il pleuvait en fin de journée: une pluie froide et drue accompagnée de gros flocons blancs. Non, il ne s’agissait pas de neige, mais des pétales de mon poirier frissonnant qui se détachaient massivement sous l’impact dévêtant l’arbre de ses splendides mais si éphémères atours. Déjà, les bouquets de lilas se colorent et les gadelliers odorants embaument l’air de leur parfum suave et épicé. 

Dans ma petite serre, les semis des plantes fragiles devront patienter encore. Je ne les exposerai pas avant… quand? Faudra-t-il attendre jusqu’à la St-Jean pour les savoir en sécurité? 

Comme pour compenser, les épinards et les laitues n’ont jamais été aussi prolifiques, les pois et les mange-tout émergent joyeusement, les oignons verts et l’ail s’allongent, les asperges offrent d’abondantes récoltes quotidiennes, la rhubarbe double la taille de ses tiges dès qu’on détourne les yeux. Quant aux fleurs printanières, elles sont un pur enchantement. Si le muguet prend tout son temps pour développer ses clochettes, le myosotis, les violettes, les pervenches, les primevères et les pensées sauvages tapissent les moindres recoins. Le pissenlit parsème d’or toute cette verdure en folle expansion. Les fougères se déroulent à vue d’œil et déjà apparaissent les premières sommités de myrrhe odorante. 

J’ai fait plusieurs récoltes de mes chères plantes médicinales: tussilage, racines de gingembre sauvage, pulmonaire, ortie, origan, mélisse, feuilles d’ache et d’angélique, etc. Mes chats ont retrouvé leurs plants favoris de cataire et les explorent sauvagement, s’y vautrant avec délice et euphorie. L’hiver a été dur. Thym, sauge, marrube et lavande ne sont pas revenus, ce qui est plutôt rare. Je les remplacerai tout en les regrettant. Ils m’offraient de si belles récoltes et fleurissaient comme seules savent le faire les plantes matures. 

À l’étang, les grenouilles ont tellement chanté qu’elles en ont pratiquement perdu la voix et les nuits sont finalement un peu plus calmes. Les petits matins résonnent de la musique des nombreux oiseaux s’affairant à assurer la descendance. Les colibris, afin de survivre aux nuits encore froides, s’attardent jusqu’à la pleine noirceur aux abreuvoirs et y reviennent s’alimenter dès que se pointe le jour à l’horizon. Plus tard dans la journée, ils trouvent ici et là de quoi butiner à satiété. Ils adorent les fleurs de sceau de Salomon. Les abeilles et autres pollinisateurs s’activent fébrilement dès que les conditions sont favorables et que le nectar circule. Le temps qui fuit n’attend pas les retardataires. L’activité est primordiale dans la nature quand sonne le réveil après le long hiver.


Je prévois ajouter, dans les prochains jours (ou les prochaines semaines?) de nombreux textes dans la section de ce blogue qui leur est allouée. Certains avaient été écrits pour le Dynamot, bulletin de l’Association de Biodynamie du Québec, d’autres pour Terre de Vie, journal de l’Herbothèque, etc. Un peu hétéroclites, ils vous procureront sans doute des options variées de lecture et d’inspiration. 
Je vous remercie pour vos nombreux courriels. Je suis ravie de voir que vous ne m’avez pas oubliée malgré mon long silence et que vous revenez butiner à l’occasion dans mes plates-bandes. Que le mois de mai nous soit bénéfique et nous propulse allègrement vers l’été radieux et chal’heureux de nos rêves. 

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